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Définirle travail avant l’action. Lors de l’utilisation de votre perforatrice, il est important pour des raisons de sécurité évidentes, de ne pas partir à l’aveuglette sans que tout les accessoires dont vous aurez besoin ne soit à portée de main. Pour un autre article : Test et Avis du perforateur pneumatique de Black + Decker
Commentfonctionne un pulvérisateur électrique ? Un pulvérisateur électrique est spécialement conçu pour le traitement des végétaux et des surfaces d’un bâtiment.Il est actionné par un moteur électrique de 220 volts dont la pulvérisation possède un débit qui peut aller jusqu’à 20 l/mm. Celui-ci est alimenté par une batterie avec une autonomie de près de 2 heures.
Site De Rencontre Avec Numero De Portable. Afficher Masquer le sommaireFonctionnementLes réglagesLa prise en mainL’utilisationLe bon gesteChanfreinerFeuillurerEn poste fixeEvacuer les copeauxChanger les fersIl n’offre pas la précision d’un rabot à main et ne peut rivaliser avec une machine d’atelier. Mais il apporte une souplesse et une rapidité inégalées pour dégrossir le bois brut, ajuster des pièces, feuillurer, donner un aspect rustique à une surface… Bref, lorsqu’on l’a essayé il devient difficile de s’en passer ! S’il est un peu plus volumineux qu’un modèle à main le rabot électrique n’en est pas moins compact et maniable. Ces deux atouts, ainsi que sa grande capacité de coupe, en font l’un des outils électroportatifs les plus couramment utilisés en menuiserie. Outre les travaux de corroyage, quelques dispositifs et accessoires lui permettent d’effectuer des opérations habituellement réservées aux machines d’atelier chanfreinage, feuillurage, dégauchissage en poste fixe… Des avantages pratiques assortis d’une notion économique non négligeable, car les bois bruts peuvent coûter deux à trois fois moins cher que des planches rabotées. La puissance des moteurs équipant les rabots électriques s’échelonne de 500 à 850 W. Mais la largeur de rabotage est en général la même pour tous les modèles et correspond à une longueur standardisée des fers de 82 mm. Seules quelques rares exceptions possèdent des fers de 102 mm. Une forte puissance autorise des profondeurs de passes plus importantes jusqu’à 3,5 mm. Fonctionnement Cet outil est principalement composé d’un porte-fers cylindrique tournant très rapidement il faut une vitesse supérieure à 11 000 trs/min. pour assurer une coupe fine. La rotation du moteur est transmise au porte-fers par une courroie crantée pièce d’usure, celle-ci est située sous un carter latéral amovible. A l’opposé, un autre capot démontable donne accès aux charbons. Un démarrage progressif et une vitesse stabilisée électroniquement favorisent le confort d’utilisation, et réduisent la fatigue du moteur. La semelle, en fonte d’aluminium, est composée de deux parties situées de chaque côté du porte-fers. La partie avant, ou semelle d’entrée, repose sur le bois non raboté. Réglable en hauteur, elle détermine la profondeur de coupe. La partie arrière, fixe, sert d’appui sur la surface déjà rabotée. Le maintien du rabot s’opère à l’aide de deux poignées. La poignée arrière comporte la gâchette à double sécurité et permet de pousser l’outil, celle située à l’avant facilite le guidage. © istock Les réglages Servant parfois de poignée avant, le bouton réglant la profondeur de coupe est souvent doté d’une couronne crantée qui évite toute modification involontaire en cours de travail. Les variations de graduations sont en principe de l’ordre de 1/1 00 de mm. A noter bien que réglés sur zéro », certains rabots produisent déjà des copeaux… Il est conseillé d’effectuer un étalonnage de votre machine, pour assurer un rabotage de précision. Les passes importantes sont à réserver aux bois tendres et au corroyage, les passes les plus fines aux bois durs et aux finitions. La prise en main Pour vous faciliter la tâche, installez de préférence la pièce sur l’établi, serrée latéralement dans l’étau ou bloquée en longueur dans les griffes d’une presse parisienne ». Mais avant de la fixer, vérifiez le sens du fil du bois, car travailler à rebrousse-poil » relève les fibres et provoque des éclats… Pour guider un tel outil, deux mains valent mieux qu’une. La première, placée sur la poignée arrière, transmet la poussée. La seconde, à l’avant, pilote le rabot et rend plus commode le travail à la volée ». Votre position influe aussi sur la qualité du rabotage. Placez-vous sur le côté de l’établi, jambes écartées. Votre pied arrière perpendiculaire au support/ le pied avant parallèle à celui-ci, dans le sens du rabotage. Pendant le travail, soyez bien stable et utilisez seulement le haut de votre corps pour impulser le mouvement. Pour une pièce de grande longueur, déplacez-vous avec des petits pas réguliers, en assurant la libre circulation du cordon d’alimentation. L’utilisation Prenez l’outil à deux mains, démarrez le moteur et attendez qu’il atteigne son régime maximal. Pour ne pas arrondir la pièce dans la longueur, appuyez fortement sur la semelle avant au moment d’attaquer le bois. Au milieu de la pièce, équilibrez les pressions sur les poignées et augmentez-les sur l’arrière en fin de course. Vous éviterez ainsi de plonger » et de creuser l’extrémité de la surface en sortie. Avec des bois durs, poussez le rabot à plat, légèrement en travers du fil, afin de réduire l’effort de coupe. Pour aplanir un panneau de bois, rabotez d’abord en diagonale par rapport au sens des fibres. Vérifiez de temps en temps la planéité à l’aide d’une règle. Terminez avec un réglage de copeau fin, cette fois dans le sens du fil. Lorsque l’avance de l’outil vous paraît difficile, passez un peu de paraffine sous la semelle. Une fois le travail terminé, posez toujours votre rabot sur le flanc vous préserverez ainsi ses qualités de coupe et le bon état de la semelle. Le but du rabotage est d’obtenir un état de surface aussi lisse que possible, en respectant des dimensions données. Avec un rabot électrique équipé de fers droits, la face usinée n’est jamais parfaitement plane. Elle présente des ondes correspondant à la distance parcourue par le rabot, entre les passages successifs des fers. Leur espacement dépend de la vitesse de déplacement de l’outil, ainsi que de la précision du réglage en hauteur des fers. L’avance manuelle de l’outil sur le bois doit donc être la plus régulière possible et tenir compte de la profondeur de coupe. Le bon geste Pour raboter une pièce sans l’arrondir ni la creuser, en entrée comme en sortie, commencez par la fixer en orientant ses fibres dans le sens d’usinage. Après avoir mis en route, appuyez fortement sur l’avant du rabot au début, équilibrez la pression sur les deux poignées au milieu, et portez tout le poids sur la poignée arrière en fin de course. © istock Chanfreiner La semelle avant comporte une ou plusieurs rainures en V de 900 orientées dans l’axe de la machine elles vous permettent de positionner le rabot à 450 sur l’arête d’une pièce et servent de guide pour chanfreiner les angles. L’usinage de biseaux plus larges requiert l’emploi d’un guide latéral à réglage angulaire. Feuillurer L’un des côtés des rabots électriques est en général dégagé, au ras du porte-fers. Cela permet de réaliser des feuillures à angle droit sur de grandes longueurs en plusieurs passages lorsque les cotes désirées dépassent la capacité d’usinage en épaisseur du rabot. Une protection escamotable masque le flanc du cylindres porte-fers en fonctionnement normal et pivote dès que la feuillure est amorcée. Un guide latéral, souvent fourni, maintient l’outil à une largeur de feuillure choisie à partir d’une face de référence. Il est très utile pour garder un bon équerrage, lorsqu’on rabote des chants étroits. Une butée réglable, en appui sur le bois non travaillé, stoppe la descente de l’outil et détermine la profondeur de feuillure. En poste fixe Autrefois proscrits par la réglementation, des dispositifs de travail en poste fixe sont proposés par certains fabricants. Ils se transforment alors en dégauchisseuse ou raboteuse, acceptant dans le tunnel de rabotage des bois de 80 x 80 mm de section. Pratiques, ils exigent néanmoins beaucoup d’attention ainsi qu’un interrupteur de sécurité. Evacuer les copeaux L’évacuation directe évite le bourrage mais répand dans l’atelier une grande quantité de copeaux. Afin d’éviter une trop grande dispersion, orientez la buse d’éjection vers un coin dégagé ou utilisez un sac à copeaux que vous viderez fréquemment. Pour les longs travaux, envisagez plutôt une aspiration externe. Changer les fers La plupart des rabots sont livrés avec deux fers réversibles, jetables, au carbure de tungstène. Ceux, plus rares, en acier rapide HSS sont aisément réaffûtables à l’aide d’un porte-outil spécifique. Grâce à leur gorge de centrage, vous installerez sans difficulté les fers droits au carbure dans les porte-fers lors des changements. Ces porte-fers se glissent ensuite dans les gorges du cylindre. Les fers en acier HSS réaffûtés imposent un réglage en hauteur plus contraignant. De différentes tailles, les fers ondulés en acier HSS s’utilisent pour des finitions rustiques. À lire aussi Bien utiliser une défonceuse guide complet Bien utiliser une scie circulaire Meuleuse d’angle fonctionnement et prise en main de l’appareil La liste des 20 outils indispensables au bricolage Défonceuse fonctionnement et comment bien choisir ? Le polissage les techniques selon les matériaux
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Fers, porte-fers, guides, rainures, usinage de grosses pièces et de pièces plus petites comment utiliser un rabot électrique.
Qu’est-ce qu’un rabot électrique ? Le rabot électrique est un appareil incontournable dans le travail du bois. Il permet en effet d’ôter une épaisseur de bois sur une poutre ou une planche afin de la rendre plane et lisse. Reprenant le principe général du traditionnel rabot, la version électrique peut donc être utile tant pour la préparation d’une pièce que pour assurer les finitions. Les différents rabots se distinguent principalement par leur largeur de coupe et varient selon les tâches à réaliser construction, charpente, menuiserie ou encore rénovation. Il existe des modèles spécialisés sur une tâche si vous vous destinez à un travail en particulier mais nombre de références du marché sont généralement très polyvalents. Si un temps les rabots électriques à brancher sur secteur représentaient la seule alternative fiable pour un travail à grande échelle, leur contrepartie électroportative est aujourd’hui appréciée des professionnels comme des amateurs. Légers, les rabots électroportatifs sont des machines maniables, aussi agréables à utiliser sur un chantier que dans un atelier. Comment bien utiliser son rabot électrique ? Le rabot électrique peut servir à de multiples utilisations raboter une planche, dresser un chant, réaliser une feuillure ou un chanfrein… Quelle que soit l’utilisation pour laquelle vous le destinez, il faut savoir que le maniement du rabot est tout un art. Il faut le maintenir fermement, mais aussi avec une certaine souplesse afin de bien ressentir le mouvement de coupe. Le mouvement se décompose en trois phases celle d’entrée, en appuyant fermement l’avant et en soutenant l’arrière du rabot ; celle de rabotage, en appuyant à l’avant et à l’arrière du rabot ; celle de sortie, en soutenant l’avant et en appuyant fermement sur l’arrière de l’appareil. Où acheter un rabot électrique fiable ? Comme tout outil électrique aujourd’hui, l’achat d’un rabot n’est pas foncièrement une tâche complexe puisqu’il est possible de se rendre chez un spécialiste de l’outillage et du bricolage comme il en existe tant pour mettre la main sur un modèle quelconque. Néanmoins, si vous cherchez la crème de la crème vous avez tout intérêt à vous tourner vers de véritables spécialistes de l’outillage pour le travail du bois c’est l’assurance de trouver des rabots électriques en provenance des marques plébiscitées par les professionnels du monde entier. C’est par exemple le cas du site HM Diffusion, accessible ici, qui dispose, dans son catalogue, de marques comme Festool, Hitachi ou encore Makita. Cliquez sur ce lien et trouvez le rabot électrique qu’il vous faut sans plus tarder.
1. Introduction 1 Une chasse se marque au deuxième bond ou au point d’arrêt de la balle ou au point de sa sortie de l ... 2 Ou une seule chasse, dès qu’une équipe est à 40. 3 Il a disparu au cours du XXe siècle. 4 Le laxoa est un jeu respectant les principales règles de longue paume, encore pratiqué de nos jours ... 1La pelote basque est un ensemble de jeux de balle, en toute vraisemblance issus des jeux de courte et de longue paume. En effet, les joueurs de paume se renvoient la balle face à face et comptent par quinze 15, 30, 40 puis jeu. Il faut gagner deux points d’affilée, lorsque les équipes ont chacune 30, pour remporter le jeu. Par ailleurs la frontière entre les deux camps est appelée à changer de place suivant les chasses1 »marquées par les équipes. Deux chasses marquées2 entraînent une permutation de camp pour les équipes. Or ces règles sont respectées par le laxoa et le rebot, les plus anciens jeux de pelote en Pays basque. La paume est pratiquée dans toute l’Europe dès le Moyen-Age. Elle est à son apogée au XVIe siècle et son déclin s’amorce à la fin du règne de Louis XIV. Mais la longue paume perdure ici ou là sous des formes particulières selon les régions jeu des Picards avec ses parties terrées ou enlevées, jeu de tamis au Nord de Paris3 et en Belgique et jeu du tambourin, notamment aux environs de Montpellier ou en Italie … laxoa4, rebot en Pays basque ? Les Anglais, de leur côté, ont codifié le jeu de courte paume ou real tennis rackets, pratiqué aujourd’hui en France comme en Angleterre, aux et en Australie. La courte paume a, par ailleurs, donné naissance à une forme simplifiée, du point de vue des règles, comme du terrain de jeu le lawn tennis, création du major Wingfield entre 1874 et 1876. Le tennis lui a succédé, lequel connaît un retentissement mondial. En Pays basque, le pasaka semble aussi être une adaptation de la courte paume. C’est de longue paume qu’il s’agira principalement ici. C’est elle qui a retenu l’attention des écrivains-témoins du jeu basque jusqu’en 1830. 5 Cf. les articles de Christian d’Elbée sur la pelote et ses origines, dans Gure Herria,1921 154164 ... 2Bien des historiens du jeu5 s’accordent à penser que la pelote basque provient d’une évolution des jeux de paume. Nous ajouterons et du jeu de balle pratiqué contre un long mur » par les collégiens ». Bajot, 1800 165-166. Mais quand et comment le jeu de longue paume a-t-il pris des tournures originales, une ampleur considérable, des règles, un matériel de jeu et des instruments qu’on ne trouve pas ailleurs, et en quoi serait-il l’ancêtre de la pelote basque ? Tout d’abord nous chercherons les traces de jeux de paume dans les archives de la Maison de Navarre. Puis, le récit d’un ambassadeur en visite au Pays basque, une lettre du secrétaire de la Mairie de Bayonne et la réception du comte d’Artois à Bayonne, fourniront des éléments de réponse sur la pratique de la paume ou pelote en Pays basque au XVIIIe siècle. Enfin, les textes de cinq témoins des jeux de paume basque entre 1800 et 1826 seront étudiés pour tacher de répondre à nos interrogations. 3Les archives pourraient permettre de préciser si le jeu de paume existe en Pays basque avant le XVIIe siècle. Mais, autant il est facile de trouver des éléments concernant la pratique de ce jeu dans les archives princières, les registres des ducs de Bourgogne ou celles de villes importantes comme Paris, Rouen, Orléans, Auxerre, Nevers et même de communes plus modestes comme Saint Omer Mehl, 1990, autant il est difficile de trouver des archives le concernant au Pays basque. Bien des explications peuvent être avancées, comme l’absence de noblesse de haut lignage, comme l’éloignement de la Cour ou encore la tradition essentiellement orale du peuple basque. Les sources les plus anciennes concernent souvent les familles de sang royal. Or s’il n’y a point de prince en Pays basque, dans le proche Béarn, se trouve le futur roi Henri IV de France. Quelques informations sur la pratique des jeux dans cette région peuvent y être puisées. 2. Le Jeu de Paume en Béarn au XVIe siècle 6 Les anecdotes concernant cette passion du roi Henri IV sont nombreuses. Le journal d’un bourgeois d ... 4Le jeu de paume est avant tout considéré comme le jeu des rois et des nobles, le royal jeu de la paume. De nombreux châteaux possèdent un jeu de longue paume cf. gravure du château de Liancourt par G. Pérelle Estampes, BNF, les jeux de Chantilly, du Louvre, de Fontainebleau ou de Versailles. Aussi Jeanne d’Albret fait-elle construire un jeu de paume au château de Pau. Son fils deviendra un joueur infatigable et passionné6. Comme il est d’usage, il engage de l’argent qu’il perd régulièrement. Un jeu de nobles 7 AD 64, E197. 8 AD 64, B30, B56, B70, B108, B151, B270, B536, B540, B604, B1520, B2294, B2344, B2354, B2373, B2398, ... 5Les archives du Béarn indiquent les pertes au jeu de paume du roi Henri III de Navarre en 1576, 1578, 1579, 1580, 1581, 1582, 1586, 1587, dans les jeux de paume de Saumur, Montauban, Nérac, la Rochelle. Elles mentionnent également les divers travaux de réfection du jeu de paume du château de Pau, en 1576, 1577, 1584, 1597 et 1598. Il y eut même deux jeux dans ce château, selon la description du voyageur Jacques Esprinchard en 1598 Mironneau, 2001 173. Dans l’inventaire des meubles du château de Nérac, figure un jeu de paume7. Les pensions accordées au maître du jeu de paume du château de Nérac, les quittances réglées au maître du jeu de paume de Montauban, les indemnités dues aux Maîtres des jeux de La Rochelle ou de Saint-Jean-d’Angély ou les gratifications à un joueur de paume, sont aussi conservées8. Ces faits confirment la pratique du jeu de paume par les nobles de Navarre. De plus, les jeux sont tenus, dans le Sud Ouest, comme ailleurs en France, par des Maîtres Paumiers. Un jeu malgré tout populaire 6On peut supposer qu’en ce temps-là , le peuple n’ignore pas plus ce jeu, dans le Béarn au moins, si ce n’est au Pays basque. En effet, au cours des XVe et XVIe siècles, de nombreux interdits sont promulgués à l’encontre du jeu des vilains ou des prêtres. Pour exemple, une ordonnance 1 sur la Police des Taverniers, Tripotiers en la ville de Rouen défend, en 1556, 9 Extrait des registres de Parlement, Martin Le Mégissier libraire. 1 à tous tripotiers tenans ieux de paulme de recevoir ny permettre aucuns enfans de famille, serviteurs de boutiques, manouvriers, ny autres personnes mechaniques iouer en leurs dictz tripotz et ieux de paulme, ny leur bailler Esteufs, Racquettes, ny autres choses pour ce faire directement ou indirectement, sur peine du fouet, pareillement interdiction aux dites personnes de iouer sur peine de prison et autres à la discretion de iustice9 ». 10 AD 64, C684, 7e titre. 7Si les nobles ont voulu se réserver la pratique du jeu sous des prétextes divers comme le devoir religieux, la défense du royaume ou les devoirs professionnels, il est avéré qu’ils n’ont pas réussi dans cette entreprise et les ordonnances se succèdent sans effet. Par exemple, entre 1551 et 1571, la chambre criminelle du Conseil de Béarn interdit le jeu de Paume » les jours de fête et le dimanche pendant les offices, Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret étant roi et reine de Navarre10. Il se confirme que le roi Henri III de Navarre n’est pas le seul à jouer en Navarre, puisqu’il faut prendre des mesures pour réglementer le jeu et pour éviter que le service divin ne passe après lui. 11 Maubec Edépôt Bayonne DD109, Pièce 3, datée du 29 août 1594 ; Deniert, Edépôt Bayonne CC 318, Pièce ... 8Il est avéré que le jeu de Paume est connu, pratiqué par les nobles et le peuple, en terre de Béarn, dans le Royaume du roi Henri de Navarre, au XVIe siècle. Les archives de la ville de Bayonne révélant par ailleurs la pratique du jeu de courte paume dans les jeux de Nyert et de Maubec11 à partir des XVIe ou XVIIe siècles, il est possible de supposer que la paume est également connue des Basques. 3. Jeux de paume basques au XVIe et au XVIIIe siècle 9Si le jeu de balle est connu, peu de détails sont donnés quant à sa pratique. Le premier élément remarqué, essentiel, est l’aire où l’on joue, dont la description figure dans le récit d’un ambassadeur de Venise. Des témoignages du XVIIIe siècle, sur le jeu pratiqué par les contemporains des narrateurs, compléteront cette information. Seuls ces types d’écrits ont été étudiés afin d’être le plus fidèle possible à la réalité observable. Une vaste Place comme espace de jeu au XVIe siècle 10Les récits de voyageurs n’abondent pas mais il en existe un, écrit entre 1524 et 1528. Andrea Navagero, ambassadeur de la République de Venise auprès de Charles Quint, est présent en Pays basque en 1524. Après avoir traversé le Guipuzcoa, il arrive en pays labourdin et signale la jovialité de ses habitants, qui contraste avec l’attitude des Espagnols. Il parle de terrains qu’on voit aux portes de la ville, 2 disposés en forme de carrés, que l’on clôture afin d’empêcher les animaux d’y pénétrer. Ils sont recouverts de branchages et le sol est si bien nivelé qu’on ne saurait y signaler la moindre inégalité. On y répand du sable pour qu’il soit bien sec et tout y est soigneusement préparé. C’est là que les hommes vont passer tout leur temps à jouer à la balle, [...] et à divers autres jeux » Navagero in O’Shea, 2001 18. 11Voici un texte assez convaincant pour affirmer qu’au XVIe siècle, on joue, vraisemblablement à la longue paume, sur un terrain situé hors du village. Et ce terrain est partagé entre divers jeux d’adresse. Apparemment, il s’agit d’une activité répandue puisque l’ambassadeur dit les hommes » et d’une activité fréquente puisqu’il précise tout leur temps ». Ces jeux nécessitent une place particulière, qui demande des soins réguliers si bien nivelé qu’on ne saurait y signaler la moindre inégalité », on répand du sable pour qu’il soit bien sec » et encore soigneusement préparé » indique l’auteur. A ces détails, on comprend que le jeu est de la plus haute importance pour les hommes qui accordent, avec efficacité, une telle attention à l’entretien du sol. L’ambassadeur semble ne pas avoir rencontré de telles places de jeu dans le Guipuzcoa. Peut-être étaient-elles moins remarquables. 12Le plus ancien témoignage connu permet de conclure à l’existence de terrains où les Labourdins jouent souvent, notamment à la balle, au XVIe siècle. Le soin qu’ils mettent à entretenir ces lieux montre déjà l’importance du jeu. Le jeu au XVIIIe siècle 13Des textes situent le jeu sur une place, en ajoutant des détails sur les conditions de la pratique et son impact sur la population. Une première relation de partie en 1755 14Dans l’Histoire topographique et anecdotique des rues de Bayonne, II, se trouve une lettre 3, datée du 26 juillet 1755, écrite par Lesseps, écrivain greffier secrétaire de l’hôtel de ville de Bayonne, à M. Dulivier, député du commerce de Bayonne à Paris 3 hier grande partie de pelote sur la place de Gramont entre sept Basques parmi lesquels estoit, en berret de paisan et en chemise comme les autres, médecin de Macaye, frère de notre ancien maire ; elle a attiré nombre d’autres Basques et frontaliers espagnols. J’étais à une croisée de Mademoiselle votre cousine. Noguès, M. l’ancien curé, Mademoiselle Mougnine, etoient aussy spectateurs. Le docteur et son party ont eu le malheur de perdre, mais ils content sur une revanche renvoyée à jeudy » Ducéré, 1978 275. 12 Les Paumiers louaient aux joueurs des vêtements adaptés au jeu, dont un bonnet, et la tenue était b ... 13 C’est d’abord au ludus pilae » qu’ils jouaient, avant de s’adonner à la paume. 14 Ordonnance du 21 août 1767 AD64 Edépôt Bayonne FF534, réitérée le 11 mars 1768. 15Il est clair, avec ce témoignage, que l’on joue en plein air à la pelote, terme donné ici en lieu et place du jeu de paume, utilisé dans d’autres documents officiels de Bayonne. Aucun mur n’est signalé mais il devait y avoir une muraille sur un côté car la place était fortifiée. Notons que le jeu n’est pas resté en usage sur cette place, qui a subi de nombreuses transformations. A propos des acteurs, il n’est pas fait de distinction entre paysans et docteurs ou notables, que ce soit dans le choix des équipiers ou dans leur tenue. Ils jouent tous en chemise, ce qui facilite les mouvements, et se couvrent la tête, pratiques similaires à la courte paume12, mais ici c’est un béret qui sert de bonnet. A propos des spectateurs, il est précisé que les Basques sont friands du spectacle. On remarque ici que notables, jeunes filles ou curés sont aussi intéressés par le jeu. Ceci était vrai également pour le jeu de paume. En effet, les prêtres ont été à maintes reprises rappelés à l’ordre par leur hiérarchie à propos de leur participation au jeu13. Certains chapitres, comme Orléans, Cochard, 1888, Nevers Boutillier, 1886 ou Auxerre Bertrand, 1906, avaient des coutumes concernant le jeu et il était permis aux ecclésiastiques, depuis le XIIe siècle, dans Summa de Ecclesiasticis officiis Beleth, 1165 capitulum 120 de jouer certains jours à la balle, mais jamais en bras de chemise ou en public. Dans le texte de Lesseps, les Espagnols de la frontière se déplacent pour assister au jeu, ce qui, à l’époque, représente un long temps de voyage. On joue en ville, à ciel ouvert, avec les risques de blessures que cela comporte. D’où les interdictions qui suivront14. Une caractéristique apparaît déjà la revanche nécessaire, programmée dès la fin de la partie. On note également qu’une partie de pelote peut se jouer en semaine. Tout ceci sera vérifié jusqu’en 1882, dans Le Courrier de Bayonne. Le nombre de joueurs sept peut étonner. Un des partis serait donc avantagé en nombre. Certaines parties annoncées dans la presse XIXe siècle présentent des équipes inégales. Cela arrive aussi à la courte paume Manevieux, 1783. 16Ce récit découvre un jeu de balle, appelé pelote, joué dehors, sur une place de la ville de Bayonne, en 1755. Il est populaire dans les provinces basques et rencontre l’adhésion d’un public nombreux, socialement hétérogène, qui vient de loin, même en semaine, hors d’une circonstance festive. Il mêle des hommes de toute condition ou de tout statut social. La chemise et le berret de paisan » constituent le costume des joueurs. La revanche est au rendez-vous. Ce phénomène, propice aux accidents, aux débordements, à l’oubli des obligations professionnelles, n’est pas pour plaire aux édiles. Un jeu dangereux que l’autorité entend réglementer 15 AD 64, EDépôt Bayonne. FFart 535 3e feuillet. 16 Ordonnances des Rois de France, tome XVIII, ici ordonnance de Louis XI, le 24 juin 1480. Le roi y d ... 17Le jeu de paume a souvent été objet de suspicion, voire de répression, par les Seigneurs ou baillis qui entendent asseoir leur autorité en régissant les activités de leurs sujets Mehl, 1990. Il en va de même pour le jeu de pelote. En 1768, le 11 mars, une ordonnance du maire de Bayonne défend, entre autre, les jeux de pelote et fronde dans les rues, à peine de prison ou d’amende, afin de ne point exposer les passants à être blessés comme il est arrivé » et d’empêcher la casse des Ainsi, comme dans de nombreuses villes, au Moyen-Âge et au XVIe siècle, il faut que les autorités interviennent pour essayer de régler les problèmes d’entrave à la circulation ou d’accidents liés à la pratique de la longue paume dans les rues des villes. Ceci montre également la fréquence des jeux et des accidents. On a souvent expliqué la nécessité de construire des jeux fermés, de courte paume, par ces risques encourus à la longue. Jouée sur les places ou dans les rues, avec des balles parfois bourrées de chaulx, sablon et autres choses qui ne sont pas bonnes et à l’occasion de quoy plusieurs ont eu les bras et les mains feslés et blecés,16 » la paume était problématique. 17 La même interdiction figure à plusieurs mois et années d’intervalle. C’est la preuve de son ineffic ... 18Quels que soient les lieux, les époques et les dénominations, les jeux de longue paume, nommés ici pelote, sont frappés d’interdictions. Bayonne n’échappe pas à la règle. Comme ailleurs, les ordonnances s’y révèlent sans effet, tant l’engouement pour le jeu est vif17. Par ailleurs, la paume est si réputée dans les provinces basques que les autorités bayonnaises en font un spectacle à offrir à un hôte de marque. Les jeux de paume comme réjouissances princières en 1782 18 AD 64, EDépôt Bayonne, BB63, p. 477. 19 AD 64, EDépôt Bayonne, BB63, p. 473. 20 Cf. gravure du château de Liancourt par Israël Sylvestre en 1656, ou celle de Gabriel Pérelle montr ... 21 A l’entrée de la ville et à côté de la grande route, est un jeu de pomme où la plus grande partie ... 19En 1782, le Comte d’Artois futur Charles X, grand amateur de paume, puisqu’il fit construire le jeu du boulevard du Temple à Paris en 1786, s’arrête à Bayonne en se rendant au siège de Gibraltar et à son retour. Selon le registre de la ville se rendit au jeu de Paume qui est vis à vis le jardin du Monastère de la visitation et y joua une partie de quatre à la raquet18 ». Rappelons que le Traité sur la connoissance du royal jeu de paume lui est dédié. Manevieux, 1783. Ceci peut expliquer le choix de montrer à cet hôte une partie de pelote, alors qu’on avait accueilli, en 1701, le duc d’Anjou, roi d’Espagne, avec des courses » et mises à mort de taureaux sur la même place Gramont. Le récit du séjour du Comte d’Artois commence par les préparatifs et les décisions prises il fut arrette [...] que pour son retour on ferait jouer sur la place de Gramont par des Basques et des bas-navarrais une partie de paume à la main19 ». Il s’agit, pour les autorités bayonnaises, de présenter le jeu pratiqué dans cette région. Celui-ci diffère de la courte paume connue par l’Altesse Royale. Le terme paume et non pelote est utilisé pour la même place de Gramont que plus haut, d’où l’hypothèse d’une filiation entre paume et pelote. La partie est jouée à la main. », précision due sans doute à la raquette utilisée dans le jeu Maubec par le Comte, mais peut-être aussi au fait que ce n’est pas la seule façon de jouer à l’époque, même sur une place, en plein air. Il faut voir la gravure de Bayonne de Louis Garneray, datant de 1823, plus tardive il est vrai, où figurent deux personnages se renvoyant la balle à l’aide d’une raquette sur les quais. Par ailleurs, il est sûr que des battoirs sont utilisés avant le XVIIIe siècle20. Il est maintenant certain que le Labourd n’est pas le seul à pratiquer la pelote, puisque les Bas-Navarrais participent à la partie organisée en l’honneur du Comte. Dans la relation de son Voyage en Espagne aux années 1797-1798, Christian August Fischer, après avoir vu une partie de paume », affirme que cet exercice [...] est un des plaisirs favoris des Bayonnais et en général des Basques » Fischer in Cramer, 1801 65. Il confirme donc le fait. Le témoignage à peine plus tardif, daté de 1803, d’un négociant d’Orthez de passage à Tolosa, confirme la popularité du jeu de pomme » dans la région21. 20Que fait le XIXe siècle de ces pratiques ancestrales ? Les premières mentions du jeu dans des ouvrages sur le Pays basque ou relatant des voyages au Pays basque permettent d’en connaître quelques caractéristiques, à défaut d’en déterminer les règles précises. 4. Témoignages du début du XIXe siècle 21Le rapport de Joseph Dominique Garat, l’Hermite en province d’Etienne de Jouy parcourant la France pour en rapporter les mœurs, son adaptation par Pierre Diharce de Bidassouet, soucieux de mentionner le vocabulaire basque, et le récit de Jean Joseph Ader, décrivent plus l’événement que représente une partie de pelote et les réactions populaires, qu’ils ne définissent le jeu, mais les indices décelés permettent d’avancer quelques hypothèses, pour certaines inédites. Le rapport de Garat, en 1811 22 Ils ne jouent donc pas sur l’herbe comme les bergers dans les pilota soro Casaubon-Sabalo, 2002. 22Un premier témoignage 4, se trouve dans le rapport que Joseph Dominique Garat adressa, à Napoléon Ier, sur sa demande. Il assure que le Basque travaille mais sait aussi faire une part au jeu, forme d’art. Il oppose le jeu de paume joué ailleurs dans des enceintes assez étroites, avec des raquettes et une petite balle, devant un petit nombre de témoins, aux jeux de paume des Basques. C’est déjà le pluriel qui est employé par l’auteur. Il y a bien, dès ce temps-là , plusieurs formes de jeux ou modalités. La dénomination de paume, employée par l’auteur, montre encore une analogie avec les jeux pratiqués ailleurs. Cependant, une certaine originalité se dégage aussi. La balle est ici presque toujours grosse, pesante et dure, lancée repoussée, disputée à la main nue ou recouverte d’un gand » Casenave, 2007, 84. La balle décrite est inhabituelle au jeu de longue paume, par sa grosseur, son poids et sa dureté. En 1594, les statuts des Paumiers Raquetiers précisent le poids de l’éteuf, 17 estelins, soit 30 grammes, et celui de la balle, 19 estelins, soit 33 grammes Lespinasse, 1897 531-532. Ainsi les Basques ont déjà leur propre version du jeu. On joue encore à main nue, ce qui est étonnant pour l’époque, ou bien avec un gant non décrit par l’auteur. En France, c’est plutôt la raquette ou le battoir qu’on a utilisés pour ce jeu dès le XVIe siècle, mais en Espagne, la pratique de la main nue s’est prolongée Vives, 1573. Par ailleurs, des sortes de gants, dits casseroles, seront utilisés en Picardie, tandis que dans la région de Montpellier, le tambourin, sera l’instrument adopté. Chaque région s’est donc aproprié le jeu en forgeant son mode de frappe. C’est d’ailleurs le principe même du jeu, contrairement au sport dont le code est identique pour tous et défini par une instance supérieure, aujourd’hui une Fédération ou un Comité Olympique. Garat signale aussi la vigueur, la souplesse des hommes qui se couvrent de poussière22 et de sueur en jouant dans un espace immense, en plein air », sur des défis lancés et 4 connus quelquefois plusieurs mois d’avance, entretenus par tous les cantons, qui deviennent parfois un objet important pour l’orgueil des deux nations et la fortune de beaucoup de particuliers. Toutes les tribus envoient de nombreux spectateurs à ces joûtes. Les coups douteux sont jugés en Espagne par les alcaldes, en France par les maire et échevins ou par des personnages considérés qui forment à l’instant même sur la place une espèce de jury. Des rameaux à la main ils délibèrent en secret et prononcent le jugement ». Garat, in Casenave, 2007. 23 Chaho, dans Voyage en Navarre, précise p. 169 à quoi servent ces rameaux à marquer les chasses. 24 A Baigorri, on utilise encore aujourd’hui des branches de chêne pour marquer la chasse, appelée au ... 25 Ceci semble indiquer que ces grands rendez-vous ne sont pas nombreux. 23Garat ajoute que presque personne n’est désintéressé. Il n’est pas difficile de comprendre que le jeu est une forme de longue paume, à cause de l’espace et de la présence des rameaux23 dans les mains des juges24. Déjà chez Garat, le jeu est associé à la notion de défi et à l’opposition entre des cantons ou des pays Espagne-France, donc à un certain honneur, à l’amour du clocher » que rabâcheront les rédacteurs du Courrier de Bayonne, mais également à la notion de paris, indissociables de la paume Erasme, 1524. De même, Eric Taladoire souligne, dans sa thèse sur les jeux de balle en Mesoamérique Taladoire, 1981, le rôle du jeu dans l’opposition entre les villages, le règlement pacifique des conflits par le jeu et la présence de paris tels, que certains s’y sont ruinés et d’autres enrichis. Certaines caractéristiques semblent universelles. Ici, les parties de pelote sont parfois décidées de longue date25. Le suspense est entretenu, qui renforce l’attrait et augmente le nombre des spectateurs, venus de partout, intéressés sans doute aussi par l’argent misé. Il est alors compréhensible que le jeu nécessite la présence de juges. Ici, ils décident souverainement car Nul ne réclame ou ne murmure contre les arrêts. » D’autres pratiques existent à la paume parfois les juges sont employés par le Maître Paumier, parfois l’avis du public est requis. En Belgique, les juges sont rémunérés. Ils délibèrent en secret » fait penser aux juges rassemblés sur l’aire de jeu pour s’entendre sur un coup douteux, à la demande des joueurs. Cette scène, souvent décrite par les divers auteurs du XIXe siècle, se voit encore aujourd’hui. 24Le rapport de Garat permet de comprendre qu’il y a plusieurs jeux de balle au Pays basque et que ces jeux sont dérivés de la longue paume. Ils en diffèrent par la nature de la balle et par les vecteurs de frappe utilisés. La présence de juges souverains, de défis opposant des territoires et de paris atteste de caractéristiques du jeu basque, qui résisteront au temps. Mais comment évolue le jeu quelques années plus tard ? Deux témoignages semblables de Jouy et Bidassouet 26 Le Pr. Jean Haritschelhar l’a commenté dans son article le rabot et la longue » Haritschelhar, 1 ... 27 C’est aussi le jeu de balle au mur décrit par Bajot dans son Eloge de la Paume pp. 165-166. 28 Aussi appelé pile trigone » par Rabelais qui en fait un élément de l’éducation de Gargantua, comm ... 29 Cet ouvrage est fondamental pour la défense du jeu de balle ou pelote. Il est sans cesse repris par ... 30 Erasme et Cordier 1528, Forbet l’Aisné 1599, Bellot, en 1745 dans sa thèse de médecine La cardi ... 31 Le fait, déjà assez étonnant en soi, prendra des tours épiques et participe à créer le mythe de la ... 25La lecture de ces auteurs, montre que Bidassouet s’est fortement inspiré de son prédécesseur de Jouy. Le premier auteur publie son œuvre à Paris en 1819 mais le chapitre XI, portant sur les exercices et les amusements des Basques, est daté du 17 mai 181726. Il ressort de ce texte que, au début du XIXe siècle, deux jeux sont assez importants pour être cités et décrits le rabot et la longue ». Les parties de rabot sont disputées par les vieillards et les jeunes. Aussi le rabot n’est-il pas à l’honneur. Il est semblable au jeu pratiqué dans la plupart des collèges de France27, précise l’Hermite, mais on y utilise une balle dure et des conventions qui sont propres à ce pays. Ceci confirme que les Basques se sont déjà approprié le jeu de paume par des transformations originales, pour en faire leur jeu. Comme Garat, de Jouy qualifie la balle par sa dureté, ce qui rappelle la balle dure du jeu des Romains pila trigonalis28, vantée par le médecin Galien dans son ouvrage De parvae pilae exercitio29. De Jouy, plus précis que Lesseps, sur l’engouement des spectateurs, quantifie la foule des milliers de spectateurs », en donne l’origine de tous les coins du département ». Il termine par l’observation de tout sexe et de tout âge ». Il donne des conditions de pratique, et d’abord un phénomène nécessaire à l’existence du jeu, dans la mesure où il conditionne l’intérêt des spectateurs les paris engagés, ici énormes ou démesurés. Puis il indique comment on choisit les juges, sans doute nécessaires au bon déroulement du jeu. Tous les témoignages, celui de Garat comme les écrits ultérieurs, s’accordent sur ces deux points. De Jouy précise la couleur du costume le blanc est de rigueur pour le pantalon, comme pour la chemise. Une ceinture en soie permet de distinguer les joueurs mais, comme Lesseps, de Jouy assure que rien ne vient indiquer leur rang, leur profession, ni leur condition sociale. Il présente les qualités des acteurs et du jeu. La force, la souplesse, la vélocité sont soulignées, comme elles l’étaient déjà pour les jeux de paume vantés par les médecins, les humanistes et autres défenseurs de ce jeu30. De Jouy parle de l’égale difficulté à suivre le vol de la balle en l’air ou les traces des pas des joueurs. Voilà une indication sur la rapidité des joueurs et de la balle, sur la vivacité du jeu. Enfin de Jouy s’intéresse à ce que peut représenter le jeu pour les protagonistes, comme pour le public. Il compare le jeu à une bataille parmi les plus renommées. L’écrivain veut par là démontrer l’importance du jeu, combien il exacerbe les sentiments, les passions, comme si l’avenir, les frontières ou l’existence d’un pays-patrie en dépendaient. L’exemple choisi est la partie jouée par Perkain aux Aldudes, contée avec des noms tous plus ou moins déformés. Cette histoire deviendra légende développée par la tradition et le roman de Pierre Harispe31 Harispe, 1893. Plus loin, parlant de l’avocat Léon Garat, l’Hermite dit 5 un jour au milieu d’un jeu de paume où il était acteur, un de ses clients vient le prendre par le bras il faut absolument que vous me fassiez ma requête lui dit-il ; si je ne la donne pas ce soir, je suis perdu ». Léon se fait apporter un écritoire, écrit la requête sur la pierre qui servait de buttoir, et gagne la partie et le procès ». 32 Les plus anciens butoirs se trouvent au musée basque, à savoir celui de Sare daté de 1833, qui a un ... 33 Voir les gravures De Sylvestre et Pérelle déjà citées ou la gravure du jeu du Nord BNF. 26Ainsi, dans le jeu de paume basque, on utilise déjà un buttoir », en pierre ici32, tandis qu’à la longue paume on utilise ailleurs un toit, une planche sur un tonneau ou un tamis33. Il y a là encore une spécificité basque. Ce jeu n’est décidément pas celui des classes populaires, des paysans ou des bergers puisqu’après le docteur chez Lesseps, un avocat nous y est maintenant présenté. 34 . Mais arrabota » ne désigne que le rabot du menuisier, dans le Vocabulaire bas-navarrais Salabe ... 35 C’est lui qui a donné l’expression tomber à pic ». 36 A la pelote basque, dans les jeux de blaid, appelés indirects parce que les adversaires se renvoien ... 37 Cette hypothèse n’a jamais été formulée et demande bien sûr à être démontrée. 38 Joué sur de petites places, dit l’Hermite. Ceci se vérifiera pour le jeu de blaid après 1860, mais ... 27L’abbé de Bidassouet écrit et publie en 1825 chez Didot, une Histoire des Cantabres ou premiers colons de toute l’Europe avec celle des Basques, leurs descendants directs. Il y consacre au jeu, deux pages dont la composition rappelle celle de l’Hermite. Quand de Jouy annonce le jeu de paume est ici une véritable fureur ; on en connaît de deux sortes le rabot et la longue, » Bidassouet écrit Le jeu de paume est une véritable fureur pour les basques. Il y a deux sortes de jeux de paume le premier s’appelle arrabotian, au rabot, ... La seconde manière de jouer s’appelle luzian, c’est à dire longue paume. » Bidassouet enrichit le texte de l’Hermite par les noms des jeux en basque34. De même, parlant de la balle dure lancée contre une muraille, Bidassouet ajoute son nom pilota ». L’abbé donne le nom d’un coup bien connu au jeu de paume, le pic », en l’expliquant35. Or, dans le jeu de balle au mur des écoliers, ce coup n’a aucun intérêt36. C’est bien au jeu de rebot qu’il en a un et majeur, puisqu’il fait chasse. Ceci donne à penser que le rabot est déjà une forme de rebot et non une forme de blaid37. Les deux auteurs en disent peu sur le rabot38, et parlent longuement du jeu le plus prisé. Des milliers de spectateurs, accourus de tous les points du département », devient rassemblés de tous les coins du département ». Dans ce qui suit 6 et quelquefois même de l’Espagne, se réunissent dans un vaste espace préparé à cet effet. » Les parties ne se forment qu’entre des joueurs plus ou moins célèbres et sur le talent desquels s’établissent des gageures tellement considérables, qu’on voit quelquefois parier jusqu’à 50 000 francs ». 39 Ils sont devenus botak » et errefelak » de nos jours et sont au pluriel. Les termes français so ... 28Bidassouet a remplacé paris » par gageures » et artistes connus » par joueurs plus ou moins célèbres ». Il a supprimé le développement qui aboutissait aux 50 000 francs et l’entrée en matière dans ces jours solennels ». Mais il reprend l’uniformité de costume est d’usage parmi et non entre » les joueurs ». Il écourte la suite avec quel que soit d’ailleurs leur état » mais garde le sens de la phrase de l’Hermite. Enfin, il apporte du nouveau puisque le mot réseau » est complété par ou un mouchoir sur la tête » et voilà qu’apparaissent des instruments de jeu, absents dans la description de l’Hermite des gants élastiques d’une nouvelle invention dans leurs mains ». Puis l’abbé reprend le cours du récit de l’Hermite avec quelque ajout ici ou là , montrant qu’il a observé le jeu, et quelques coupures. Comme de Jouy, il décrit les spectateurs, leur placement aux croisées, sur les toits des maisons les plus hautes », précise-t-il, sur les murs des jardins, les arbres et reprend l’indistinction d’âge et de sexe. La suite est plus personnelle tout en utilisant quelques traits de l’Hermite crainte et espérance » et, plus loin, ne songent plus qu’à des revanches, et les vainqueurs qu’à de nouveaux combats ». Bidassouet termine avec du vocabulaire autochtone botia edo arrafela, le but ou le rebut »39 et parle d’exercice assurément très pénible ». Enfin, comme de Jouy, il évoque la gloire avec de nouveaux lauriers » et veut préciser que les Basques jouent plus pour l’honneur et pour la gloire que pour l’intérêt ». Si ce texte est, clairement, proche du précédent ou tiré d’une même source inconnue, il apporte des éléments nouveaux, des indications précieuses sur le jeu de l’époque. Les gants élastiques d’une nouvelle invention sont donc venus remplacer d’autres gants. Après le béret Lesseps, puis le réseau de Jouy, c’est un mouchoir que portent les joueurs, chez Bidassouet, en 1825. Les juges sont souverains, comme aujourd’hui du reste. Comme de nos jours et comme au jeu de paume, le sort désigne l’équipe qui engage la partie. Enfin le jeu est une lutte » longue et dure et les joueurs sont considérés comme des héros ». Aussi la gloire » et l’honneur » passent avant leur intérêt. Ce texte permet en outre de découvrir un lexique du jeu de paume basque. Des termes basques, luzian, arrabotian, botia, arrafela » existent pour désigner les jeux ou les camps et ils sont proches de ceux qu’on utilisera par la suite. 29Grâce à ces deux auteurs, les jeux de paume basques se précisent, dans leur dénomination française rabot et longue, comme dans leurs noms basques luzian et arrabotian. Le costume des joueurs est défini, indépendant du statut social. Le matériel de jeu est mieux connu. Il semble en effet que, pour une meilleure pratique, on ait amélioré les gants, dans une recherche d’élasticité. L’engagement, décidé par le sort, se fait à l’aide d’un buttoir » de pierre, spécificité du jeu basque. Ce dernier est source de passion, visible dans la démesure des paris, mais il ne laisse indifférente aucune catégorie de la population et attire des milliers de spectateurs. Pratiqué par des joueurs des trois états, il symbolise quand il est joué par les meilleurs, un combat dont l’importance est comparable aux plus prestigieuses batailles nationales. Un style inauguré par Iztueta et souvent reproduit 40 La Longue » paume s’efface peu à peu devant le rebot depuis 1850 Haritschelhar, 1994 2021. 30Avec son réquisitoire, Iztueta adopte une posture typique dans l’histoire de la pelote jusqu’à nos jours. Il s’agit de s’élever contre tout changement dans la manière de jouer, qu’il s’agisse des aires de jeu, des règles, ou des instruments. Toute évolution provoque une peur semblable à la panique causée par la proximité d’un précipice. C’est le jeu de pelote qui est, la victime présupposée de la chute dans l’abîme. Iztueta en appelle à chacun pour sauver le noble jeu ». On comprend qu’il s’agit d’un domaine vital, qui touche à l’identité, pour les auteurs successifs. Cet état d’esprit animera, par exemple, les rédacteurs de l’Eskualduna du 16 septembre 1892, du 14 et du 21 septembre 1894, lesquels se lamentent, au sujet du rebot40. Ils n’acceptent pas que le rebot soit délaissé au profit du blaid. En 1929, la même peur et le désir de sauver le rebot amèneront des Luziens à fonder un club de pelote qui porte son nom Luzean. » 31Juan Ignacio Iztueta publie, en 1824, un recueil sur les danses du Guipuzcoa, où il accorde plusieurs pages aux pillotariak, joueurs de pelote’. Il les accuse de délaisser luzeco pillota, » soit le jeu de la longue » pour le trinquete », jeu de trinquet, et d’utiliser des eskularru », gants de cuir’. Il pense qu’ils perdront la vigueur de leur bras droit par l’usage du gant et de leur gauche par son inutilisation. Il leur reproche de céder à une facilité déshonorante. Il précise quand les gants sont apparus. 32Malgré la mode du trinquet, la pratique de la longue, avec l’usage des gants, comme l’explique Ader, a longtemps perduré, ce qui donne tort à Iztueta. Jean-Joseph Ader et ses nouvelles et précieuses connaissances sur le jeu 33En 1826, dans le Résumé de l’histoire du Béarn et des Basques, Jean-Joseph Ader, auteur dramatique et journaliste, consacre plus de quatre pages au jeu de paume. Sa description est plus complète. Pour la première fois, la période de l’année est précisée à la belle saison » et le moment de la journée à trois heures de l’après-midi ». Les circonstances ne sont pas quelconques il s’agit d’une fête locale ». Nous retrouvons la 7 vaste place rectangulaire, bornée d’un côté par un mur en pierres de taille extrêmement polies. De l’autre côté se voit un siège de bois ; à quarante-cinq pas du mur est tracée une ligne légèrement saillante qui tombe perpendiculairement sur deux autres lignes parallèles, dont les côtés de l’arène sont bordés dans une longueur d’environ cent ou cent dix pas. » 41 La courte paume a, elle aussi, reproduit les conditions extérieures toits des boutiques ou des clo ... 42 Au jeu de rebot, le butoir est situé sur la ligne de séparation des camps et non au fond. 43 C’est la règle pour la longue paume au XVe siècle, puis ce nombre a augmenté jusqu’à six, aujourd’h ... 44 La balle de 4 onces restera la balle des Fêtes basques tout au long du XIXe siècle. 45 Rappelons qu’à cette époque on se sert de battoirs ou de raquettes pour le jeu de longue paume à Pa ... 46 Le glissement dans le gant est le xirrist » bien connu des joueurs de pasaka. 47 Cette règle fut accordée en 1878 par le puissant Larronde, imbattable sinon, à son adversaire ... 48 Ceci ne vient d’ailleurs pas prouver que le texte décrive une réalité. Mais il n’y a pas non plus d ... 34Si un simple mur de maison suffisait pour le rabot à Hasparren au siècle précédent, c’est ici un élément de jeu incontournable, construit avec soin, en polissant les pierres de taille sans doute pour assurer un meilleur rebond de la pelote41. Le butoir est un siège de bois placé de l’autre côté, donc pour le jeu de longue paume basque42qui semble utiliser le mur de rabot, comme le laxoa. La ligne aux quarante-cinq pas tracée sur la largeur » matérialise la frontière entre les camps. Le terrain mesure cent ou cent dix pas de long, donc l’un des camps est plus petit que l’autre 45 pas d’un côté, 55 à 65 pas de l’autre, alors que les camps sont égaux à la longue paume. Il existe des limites latérales au jeu par le simple fait de ces lignes tracées au sol. Ader use des maîtres mots agilité, adresse, force, grâce », sans cesse utilisés par la suite, pour nommer les qualités des joueurs. Comme de Jouy, il voit un réseau sur la tête des joueurs. La grâce à manier la ceinture remarquée par de Jouy, devient une coquetterie » avec laquelle ils font mouvoir les bouts » de ladite ceinture. L’auteur indique le nombre de joueurs dans chaque camp43 trois, au lieu de cinq aujourd’hui pour le rebot ou quatre pour le laxoa. Cette fois la rapidité et le coup d’œil s’expriment par le biais d’une métaphore Ils semblent avoir des ailes et sont partout où la balle va tomber ». Ce dernier point montre, chez les joueurs, une capacité à analyser ou percevoir les trajectoires de la pelote et sans doute une anticipation dans le jeu, qui permet d’arriver à temps pour reprendre la balle, dont Ader pense même à donner le poids quatre onces, » soit 120 grammes44. Il précise encore l’instrument utilisé, un gant de cuir45 » et la façon de recevoir puis de renvoyer la pelote glissant sur cette surface polie46, elle vole renvoyée souvent à cent trente pas ». Cette dernière observation sur la longueur du jet montre que la pelote dépasse alors les limites de la place, soit cent, cent dix pas. La phrase suivante, Alors des applaudissements se font entendre dans une partie de l’assemblée tandis que l’autre garde un morne silence, » montre qu’il s’agit d’un point gagné par un joueur puissant, provoquant, en conséquence, les applaudissements de son parti. Cette règle n’est plus appliquée car, de nos jours, une pelote qui franchit les limites de longueur de la place est comptée fausse pour celui qui l’a lancée47. Elle n’avait pas encore été identifiée par les historiens du jeu, mais elle explique le dernier point gagnant du joueur Perkain dans la légendaire partie des Aldudes. En tuant d’un coup de balle le chef des soldats venu l’arrêter, Perkain jouait manifestement hors des limites, ce qui lui aurait fait perdre le point de notre temps. Mais alors, c’était un point gagnant48, qui lui donnait la victoire. 49 Ader anticipe sur la composition plurivillages des équipes ou parle des parties internationales. 50 C’est la fonction, ici symbolique, du jeu qui, en Mesoamérique, fut réalité de conquête. 51 Ader parle de bâtons et de puissants néfliers, Chaho parlera de bâtons ferrés, cannes typiques du P ... 52 Revanche peut-être vitale dans l’espérance, entretenue, d’une future victoire qui permet de conteni ... 53 Germond de Lavigne la reprend en 1855 et deux articles du Courrier la citent les 27 juin et 8 août ... 35Ader utilise le mot paume et non pelote pour désigner le jeu, qu’il qualifie de jeu national », expression qui sera reprise tout au long du XIXe siècle. Le mot passion » remplace la fureur » des textes précédents et l’honneur » revient, associé à l’habileté du joueur. Ader compare la gloire des joueurs, à celle des écrivains et des savants lettrés de grand renom, alors que de Jouy et Bidassouet étaient sur le registre des batailles et de la guerre. L’effet recherché est le même montrer l’importance du jeu. Le nom de Perkain a autant d’éclat dans les Pyrénées occidentales que le nom de Voltaire au milieu des nations éclairées », conclut Ader avec force. La légende est en marche, la glorification des joueurs et de leurs exploits aussi. Le fonctionnement de ces joutes se précise. Chaque canton a son meilleur joueur, chargé de défendre son honneur49. Cette question entraîne d’ordinaire des querelles sanglantes » entre les villages voisins, alors qu’elle peut ici se régler par le biais du jeu50. Toujours dans le registre littéraire, Ader parle de théâtre », puis de l’arène », de littérateur » et de Voltaire », et enfin de la représentation d’un véritable drame ». Et le drame s’explique par l’opposition franche entre les trois joueurs du canton et trois joueurs venus d’ailleurs pour éclipser la gloire » dudit canton. Le jeu est donc force de cohésion pour le village. La notion de pari retient l’attention de Ader, avec, pour même maximum, les cinquante mille francs de Bidassouet. L’ardeur s’explique par les sommes mises en jeu, pense Ader. Il n’échappe pas au thème des sentiments agitant la foule. Il choisit les termes espoir » et crainte » pour les exprimer. Puis il compare lui aussi le spectacle à un combat, mais à un combat mythique, vu à travers sa description littéraire par un auteur antique Tite-Live. Ceci lui permet d’aborder un autre sens du jeu ; la haute mission » dont les joueurs se sentent eux-mêmes investis. Jusque là l’importance du jeu était le fait des foules spectatrices. Ader ne nous épargne pas la réalité de l’après partie », à savoir les querelles et les coups de bâtons qui s’ensuivent. Le jeu était présenté comme un moyen d’expurger les jalousies, les frustrations et les passions. Mais ici, selon Ader, la parole des juges est mise en cause et les vaincus les accusent d’avoir induit leur défaite. Les parieurs ne sont pas plus aimables et l’affaire se conclut à coups de Ader, enfin, parle de revanche, comme on l’a vu dans les textes précédents52. Il précise que ce sera ailleurs et que les Basques feraient vingt lieues pour voir une procession ou une partie de paume ». La religion est donc placée sur le même plan que la partie de paume. Ce lien entre jeu et sacré se retrouvera souvent, sous des formes diverses. L’auteur parle de marche la nuit, à l’aller comme au retour, longue distance à franchir oblige. L’effort s’efface dans l’agitation du plaisir ». De plus, une anecdote est contée, qui fera florès il s’agit de soldats qui désertent, même des bords du Danube », pour se rendre à une partie de 54 La balle de 4 onces 120, 125 grammes, restera la balle des Fêtes basques au long du XIXe siècle. 36Ce texte est intéressant à deux titres. D’une part, il confirme les caractéristiques découvertes plus haut, comme résistantes au temps. D’autre part, il apporte de nouveaux éléments. Parmi eux, de premières données concernant la temporalité l’époque du jeu, soit la belle saison, l’heure, soit trois heures de l’après-midi et enfin la circonstance de la fête locale, qui sera amplement utilisée à partir des premières fêtes basques patronnées par Antoine d’Abbadie d’Arrast en 1851. A propos de l’impact du jeu sur la population, Ader innove et sera suivi. L’expression jeu national, » le sentiment de haute mission chez les joueurs et la désertion de certains soldats pour assister au jeu de paume, seront maintes fois repris au cours du siècle. Enfin, Ader nous apporte une connaissance de quelques règles du jeu, ignorées jusque là . Voici établies les dimensions du terrain et l’inégalité des camps, propres au jeu basque. De plus, il n’y a pas de limitation pour le lancer dans la longueur du jeu mais seulement dans la largeur. Aussi, le joueur le plus puissant, est-il valorisé. Enfin Ader donne le nombre d’équipiers et le poids de la balle. Les instruments du jeu ont évolué. Dans ces gants de cuir poli, la balle glisse54. Ader précise encore que le choix des juges se fait par les deux partis en présence. 5. Conclusion 37Les plus anciens témoignages sur le jeu permettent de dégager, d’une part, des éléments communs à toutes les descriptions, qui devraient correspondre à une réalité assez répandue et, d’autre part, une évolution basque du jeu de paume pratiqué dans ce pays au XVIe siècle, comme partout en Europe et objet des mêmes interdits. Dans les traits communs depuis le XVIe siècle, se trouvent la définition de l’espace de jeu, la vaste place rectangulaire et l’importance accordée au temps de jeu et d’entretien du sol. Au XVIIIe siècle, on joue à la main, en plein air, en chemise avec un béret, et non un bonnet comme ailleurs. Le jeu, nommé paume ou pelote, est prisé par les Basques, sans distinction sociale, tant pour les joueurs que pour les spectateurs venant de loin, nombreux, en semaine. De plus, appert la nécessité d’une revanche. Le XIXe siècle confirme ces caractéristiques et se démarque du jeu de longue paume par une évolution particulière. C’est d’abord une image du jeu qui est renvoyée. Les parties de paume sont des défis entre des célébrités. Au-delà de la beauté du spectacle qui saisit les imaginations, du plaisir de jouer ou de voir jouer, le jeu représente aussi le lieu où se joue l’honneur du village. A ce titre il apporte une part de cohésion à la société basque de l’époque. Les auteurs y voient une spécificité et une passion basque. Ader va jusqu’à le nommer jeu national », expression reprise ensuite maintes fois dans cette période où les nationalismes s’exacerbent. Les aléas du jeu, les péripéties qui tiennent en haleine, d’autant plus qu’on joue de très fortes sommes d’argent, expliquent aussi la fureur » pour ce jeu dit de longue paume en français, luzian » en basque. Voilà une première explication au maintien d’un jeu qui se perd ailleurs. Le jeu est au centre de la fête, juste après la religion ou bien c’est un événement en soi, une solennité pour toutes les composantes de la population, sans exception. Et toute partie mérite revanche, tant pour l’honneur, que pour les paris. En rassemblant des éléments plus techniques, nous dirons qu’il existe alors deux jeux en plein air, dont l’un au moins utilise un mur en pierre de taille. Chacun possède un nom en français et en basque mais le rabot », moins estimé, tire son nom de la langue basque arrabotian » et du rebond de la balle sur le mur appelé rebot ou rabot. Seule la longue » fait l’objet de descriptions détaillées. Elle se pratique au moins à la belle saison, l’après-midi. Des juges souverains, choisis par les deux partis et parmi les personnalités ad hoc, veillent à l’application des règles. Ils marquent les chasses à l’aide de branches. Les joueurs, trois par équipe, portent une tenue vestimentaire définie et leur tête est couverte. Ils jouent avec des gants de cuir, apparus avant 1811, que l’on améliore pour la pratique. La pelote est plus dure et plus lourde 120gr que la balle de longue paume française. Elle glisse dans le gant selon un coup encore en vigueur. Pour engager le point, on utilise un butoir. Les camps des deux équipes sont inégaux et le mur de la place doit servir au jeu, sans quoi Ader ne le mentionnerait pas. Cet auteur permet de découvrir une règle inédite pour la pelote jusqu’à ce jour la balle qui franchit, en longueur, la limite de la place, donne le point au lanceur. C’était vrai à la longue paume sur certains coups. La plupart de ces précisions montrent que les Basques s’approprient le jeu européen pour en faire un jeu original. Les qualités des joueurs, force, adresse, agilité, souplesse et vélocité, en font des héros comparables aux généraux ou aux savants pour d’autres régions. Les villages, les cantons ou les nations se mesurent sur la scène du jeu de paume, où les rivalités et les antagonismes s’expriment sur le terrain du jeu, dans une lutte pacifique, consacrant une supériorité. Le jeu en devient un rite nécessaire à la société.
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